1-7 - La sobriété énergétique en héritage des maisons passives
12/10/2022 -
Climat et sobriété énergétique
Le climat a toujours évolué lentement en laissant à quasiment tous les occupants de la planète, même les légumes, le temps nécessaire à leur adaptation naturelle. Aujourd’hui, soumis à de trop fortes pressions humaines, il évolue bien trop vite pour que cette adaptation se poursuive et se dirige vers des limites fatales, y compris pour l’homme et ses légumes pourtant indispensables à sa survie. Ce changement climatique qui s’aggrave en permanence est un constat dont les causes anthropiques avérées depuis longtemps n'ont jamais provoqué de réaction à la hauteur du problème. Devant le fait accompli et sans possibilité de corriger les causes issues du passé, nous ne pouvons que subir les conséquences du climat actuel en faisant en sorte de nous protéger de ses réactions les plus violentes. Nous devons aussi et surtout stopper au plus vite toutes les actions qui contribuent a intensifier cette évolution dommageable pour conserver un futur soutenable.
Une solution insuffisante pour réduire notre impact, mais qui peut être couplée à d’autres, existe et est connue depuis les premières alertes sur les conséquences de notre évolution. Elle s’appelle la sobriété énergétique. Aucun gouvernement n’a jamais voulu la développer réellement pour ne pas perdre les bénéfices d’une croissance qui se mesure en termes d’augmentation de revenus financiers liés à l’augmentation de la production de biens et à la disponibilité de l'énergie fossile polluante en voie de disparition plutôt qu’en termes, pourtant individuellement équivalents, de gains liés aux économies de cette dernière. La sobriété qui réduit le PIB, le Produit Intérieur Brut qui n'est autre que la richesse monétaire produite annuellement, n'est politiquement pas souhaitée parce que si elle enrichit un peu les plus pauvres qui la pratique ou qui en bénéficient, elle réduit toujours trop l'enrichissement des plus riches.
En France, la succession de la COVID19, des conséquences de la guerre en Ukraine et le cumul récent des périodes plus nombreuses, fortes et longues de canicules associées à la sècheresse qui seront suivies de périodes de froid intense avec une énergie trop chère qui pourrait même être insuffisante pour se chauffer correctement sont des contraintes qui risquent se solder par des réactions sociales violentes. La peur qu’elles ne surviennent rapidement, avec le pourvoir de pression et de nuisances politiques qui leur sont associés, a enfin contraint le gouvernement à parler, sans l’intérêt écologique qui aurait dû en être la base, de « sobriété énergétique ».
Ce même gouvernement oubli que la sobriété énergétique ne se décrète pas. Basée sur le bon vouloir de chacun, elle n’a aucune chance de prospérer rapidement car, même si elle est de plus en plus ressentie comme une nécessité, elle n'est ni conforme à notre évolution sociale et sociétale ni à notre nature humaine. Elle constitue un effort important, parfois un sacrifice inacceptable parce que ni les limites planétaires ni la sobriété effective des autres ne peuvent être concrètement appréhendées et parce qu'ils ne font pas partie des préoccupations quotidiennes les plus essentielles. L'absence d’équité probable avec les plus riches et ceux qui veulent l’imposer sans la pratiquer eux-mêmes amplifie la frustration.
Ni les perspectives d’économie, ni l’intérêt écologique, ni celui de la santé ou de la sécurité, ni le cumul de ces derniers, même réels et expliqués en faisant preuve de pédagogie réaliste véhiculant les messages les plus positifs ventant leurs mérites, ne nous feront changer rapidement et en grand nombre parce que, eux non plus, n’ont pas de répercutions immédiatement ressenties dans notre vie au quotidien. Ces facteurs existent depuis toujours et n'ont jamais donné de résultat à la hauteur des espérances qu'ils suscitent. C’est par contre le cas des contraintes financièrement insupportables frappant presque exclusivement les plus pauvres mais aussi des obligations règlementaires dont les plus riches ne veulent pas. Cette sobriété subie ou imposée ne peut pas fonctionner à court terme puisque beaucoup n'acceptent pas et que l’ordre de grandeur de ces répercussions positives n’est alors ni suffisant ni assez rapide.
La sobriété doit devenir enviable pour être adoptée naturellement. Elle doit pouvoir être choisie librement pour se développer largement et produire un impact climatique vertueux mesurable. Son l’utilité doit être indéniable, et surtout ressentie comme tel. Sa mise en œuvre doit être facilitée pour qu’elle devienne acceptable, peut être même désirable quand les autres intérêts s’y cumulent et que, à l’opposé, tout est fait pour que l’usage ringardisé de l’énergie impose des contraintes de plus en plus fortes.
Dans le domaine de la construction, la meilleure solution contre le dérèglement climatique capable de satisfaire à toutes ces conditions existe déjà et depuis longtemps. Sa sobriété énergétique exceptionnelle qui découle de ses concepts de base résulte de son efficacité thermique sans égal. Son optimisation permet, la plupart du temps, d’obtenir un excellent confort sans presque aucune autre source d’énergie que celle du soleil et celles fatalement produites par son usage. Cette solution conduit facilement et sans efforts à la sobriété individuelle de ses occupants est le sujet de ce blog : les constructions et rénovations passives qui sont les seules à pouvoir cumuler efficacité, sobriété et usage des énergies naturelles renouvelables gratuites à la disposition de tous.
Sobriété énergétique et maisons passives
Une maison passive ou une rénovation passive peut diviser par 10, parfois même bien plus, la consommation de chauffage et éventuellement de climatisation des constructions classiques antérieures à la RT2012 et par 4 celles qui sont conformes à la RE2020. Ce résultat factuel pour les bâtiments d’habitation réellement passifs, labellisés Passivhaus pour s’en assurer, provoque les conséquences suivantes :
• Avant la guerre en Ukraine :
• 10€ par mois dans une maison passive assurent un meilleur confort que 100€ par mois dans une maison ancienne autrement dit
• 120€ par an dans une maison passive assurent un meilleur confort que 1200€ par an dans une maison ancienne
• Aujourd’hui :
• 20€ par mois dans une maison passive assurent un meilleur confort que 200€ par mois dans une maison ancienne autrement dit
• 240€ par an dans une maison passive assurent un meilleur confort que 2400€ par an dans une maison ancienne
• Dans quelques années, peut être l’année prochaine comme c’est déjà le cas dans d’autres pays européens :
• 30€ par mois dans une maison passive assurent un meilleur confort que 300€ par mois dans une maison ancienne autrement dit
• 360€ par an dans une maison passive assurent un meilleur confort que 3600€ par an dans une maison ancienne
Des conséquences inévitables
En poursuivant la logique de la liste précédente, il est facile de constater que la réduction des énergies disponibles et l’envolée actuelle de leurs prix ne sont que les faibles prémisses de ce qui arrivera tôt ou tard. De telles situations se reproduiront sans aucun doute. Elles seront même de plus en plus courantes au fur et à mesure que nous viderons les cuves d’énergie de la terre.
Nous pouvons faire en sorte que ce que nous subissons aujourd’hui soit une leçon pour éviter, ou du moins limiter les catastrophes que notre évolution nous fera subir à coup sûr si nous ne faisons rien. Les conséquences provoquées par l'actualité internationale et la météo de cette année permettent de se rendre compte de l'ampleur des problèmes énergétiques et climatiques à venir. Elles imposent de réagir bien plus fort, plus vite et mieux que la seule prise de conscience écologique n'aurait pu le faire. Elles permettent enfin de se rendre compte que la colossale adaptation à mettre en œuvre au bénéfice de tous nécessitera un temps forcément très longs, de l'ordre de plusieurs dizaines d'années.
La terre surchauffe. Les périodes de canicule et de sécheresse, les pluies diluviennes et les tempêtes sont de plus en plus fréquentes. Nos bâtiments sont une des causes les plus importantes de cette évolution. Les concepts de bâtiments passifs sont une des solutions pour ralentir le massacre climatique. Tôt ou tard, la raréfaction et le prix de l’énergie contraindront de toute façon chacun de nous à l’usage des solutions les plus économes. Construire ou rénover passif ne sera plus un choix ou une obligation règlementaire mais une nécessité vitale, la seule qui soit viable avec bien moins d'énergie bien plus chère qu'aujourd'hui.
Dans le domaine de la construction, la réalisation d’économies importantes est possible avec tous les concepts passifs ou proches du niveau passif, tous ceux qui peuvent se contenter des énergies naturelles ou de celles qui peuvent être récupérées. En dehors du chauffage, la production de l’eau chaude sanitaire grâce au soleil et la récupération de la chaleur sur l'eau des douches sont les exemples le plus plus performants.
Plus le prix de l'énergie sera élevé et plus les bâtiments et leurs équipements sobres et économes, respectant les concepts passifs, seront rentables. Leurs propriétaires s'enrichiront grâce aux économies d'énergie. La sobriété des maisons passives sera la richesse à transmettre en héritage.
Thème 1 - Les fondements
- Vers un monde utopique
- Actif pour construire passif
- 1-1 - L'avenir de l'homme
- 1-2 - L'avenir en construction
- 1-3 - Changer d'attitude pour changer d'habitude
- 1-4 - Vers une révolution énergétique irréversible
- 1-5 - Les maths ont toujours raison
- 1-6 - L'équation de Kaya
- 1-7 - La sobriété énergétique en héritage
- 1-8 - Pourquoi construire une maison passive ?